Idées reçues
Les entreprises vendent de plus en plus les mérites du support numérique par une belle démarche « 0 papier », facture numérique, suivi de ses comptes bancaires en ligne, journal en ligne, livre sur tablette… Un vrai matraquage est fait par gain de temps et de coûts, nous voyons tous nos supports se digitaliser. Cela nous donne l’impression de faire une bonne action environnementale en diminuant notre consommation papier (des tonnes utilisées chaque jour). Le numérique s’impose aujourd’hui comme une alternative plus « verte » et plus « respectueuse » pour environnement. Quitte à progressivement bannir le papier : lire ses romans sur une liseuse, ses manuscrits ou scénarios sur une tablette, ses courriers sur son téléphone, ses rapports sur son ordinateur…
Mais le numérique est-il aussi écologique que ça ?
L’email est-il vraiment plus vert que la facture papier ?
Oui et non, tout dépend du comportement de l’utilisateur, pour qu’il soit plus écologique, il ne doit jamais être imprimé (sachant qu’une facture numérique sur trois est imprimé) et sa consultation doit durer moins de 30 minutes. De plus, pour son envoi certains appareillages sont indispensables et leur fabrication n’est pas des plus écologiques qui soit, ordinateur, box internet, imprimante, … qui consomment de l’énergie pour l’envoi et le stockage des données.
Le papier est maintenant soumis à de nombreuses législations qui sont vigoureusement respectées par les acteurs du développement durable. Par exemple, la production de papier en Europe participe à la gestion durable des espèces boisées.
Pour vous donner une idée de la consommation d’énergie d’un envoi de relevé compte numérique :
– Création de la facture par le fournisseur de service, sauvegarde, création de l’email et envoi ;
– Réception de l’email par votre prestataire mail (Gmail, Orange, etc.) et consultation ;
– Consultation de la facture sur le site de votre fournisseur de service (banque, opérateur web ou téléphone) ;
– Téléchargement en PDF ;
– Archivage sur votre ordinateur et/ou impression.
L’ensemble de ces opérations ramenées à l’échelle d’un utilisateur unique aura engendré une consommation de 36,5 Wh. Sachant qu’avec 1000 Wh (un kilowattheure) il est possible de regarder la télévision de 3 à 5h, faire fonctionner un frigo pendant une journée, travailler une demie journée avec un ordinateur fixe, se chauffer pendant une heure en hiver et s’éclairer sept heures durant avec sept lampes basse consommation.
Le livre papier plus durable que la tablette ou la liseuse ?
Les arguments de vente de ces technologies vont être : gagnez de la place, plus besoin de bibliothèque ; faites un geste pour l’environnement, ne coupez plus des arbres pour lire… Bref pratique et écologique vous dira-t-on !
Ok… parlons coûts de fabrication et matières premières des tablettes et liseuses, sont-elles écologiques ? Les deux études les plus citées montrent que la création du livre nécessite entre 1,3 kg en équivalent Carbone (d’après l’institut Carbone 4) et 7,5 kg (institut Cleantech), contre 135 kg pour un Ipad et 168 kg pour une liseuse Kindle. Les matières premières nécessaires à la fabrication des liseuses et tablettes (plastique, matériaux chimiques, lithium des batteries) ne sont généralement pas recyclées.
Le livre papier n’est pas si blanc que ça non plus, il faut être honnête. Vingt millions d’arbres sont utilisés chaque année sur la planète pour fabriquer les centaines de milliers de livres publiés. Dont un sur cinq qui proviennent encore de forêts anciennes.
Mais des alternatives sont possibles pour rendre la conception des livres plus responsable. Le mélange de papier recyclé et de papier issu de forêts gérées durablement améliorent la qualité écologique de nos ouvrages.
Le vrai point fort du livre papier est sur le long terme, il est endurant quasiment inusable comparer aux tablettes et liseuses qui ont une durée de vie limitée à 5/6 ans. Échanger les livres ou les garder reste la méthode la plus écologique et durable.
Un bon vieux journal papier ou une requête sur internet ?
L’Ademe estime que la recherche d’information via un moteur de recherche représente 9,9 kg équivalent CO2 par an et par internaute.
Pour la version papier, la majeure partie de l’impact sur l’environnement intervient en amont de la lecture (production du papier, impression, distribution). De plus qu’un journal à une durée de vie limitée contrairement aux livres.
Il est compliqué de dire qui a un impact le plus important sur l’environnement, le numérique va demander une consommation forte en énergie et le papier en production. Il faut se renseigner sur les méthodes de fabrication de papier ou les serveurs utilisés par les sites internet.
A savoir : étude indique que la lecture d’un document électronique sur un ordinateur, s’il est consulté pendant plus de 30 minutes, aurait un impact sur l’environnement supérieur à la version papier !
Alors, qui choisir ?
Quelques mythes autour du papier évoqués par Two Sides :
Le papier nuit à l’environnement. Réalité : faux, le papier est l’un des rares produits réellement durables.
Seul le papier recyclé devrait être utilisé. Réalité : faux, l’utilisation de papier fabriqué à partir de fibres vierges issues de forêts gérées de façon responsable est nécessaire afin de réaliser « le cycle du papier ».
La communication électronique n’a pas d’impact sur l’environnement. Réalité : faux, les médias électroniques ont un impact sur l’environnement.
Les plantations forestières portent atteinte à l’environnement. Réalité : faux, des plantations bien gérées sont essentielles pour le développement de la forêt.
Par sa consommation d’énergie, la fabrication du papier conduit à une forte émission de CO2. Réalité : faux, la majorité de l’énergie utilisée est renouvelable. L’industrie papetière a donc un impact limité sur le changement climatique.
Les papiers et les cartons sont peu recyclés. Réalité : faux, les papiers et les cartons sont les produits les plus recyclés au monde.
Source : Two Sides France lance la campagne « Mythes et Réalités sur le papier »
Le papier n’est pas aussi polluant qu’on laisse croire ! Il est plus facile de gérer les ressources de fabrication papier de façon durable et écologique que celles de l’informatique. En plus la lecture papier invite à la concentration et n’est pas dangereuse pour la vue contrairement à la lecture sur écran qui est plus segmentée et discontinue.